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Dans la logique des collectifs pédagogiques, le bon professeur est celui qui sait s’investir dans les différentes réunions devenues si importantes.

Tout récemment, le Ministère, grâce à la réforme des groupes de niveau/besoin, a encore innové avec les réunions entre professeurs de français ou entre professeurs de mathématiques au collège. En début d’année pour faire les groupes, durant l’année pour être bien sûrs d’avoir la même progression et ensuite pour défaire et refaire les groupes. Faire et défaire, c’est toujours travailler ! Après avoir pratiqué en sixième et cinquième, il est prévu d’étendre ce brillant dispositif à tous les niveaux. Bref, chaque nouvelle réforme semble avoir pour objectifs d’ajouter de nouvelles réunions.

La précédente réforme du collège avait ainsi vu émerger les EPI qui demandaient de la concertation. Ont suivi des dispositifs comme la liaison école-collège, la liaison collège-lycée et la fameuse liaison Bac-3-Bac+3. Autant de liaisons dangereuses pour notre temps et notre santé mentale et dont l’effet sur la réussite des élèves reste largement à prouver !

Malheureusement, cette maladie du système scolaire ne s’arrête pas là. Pêle-mêle, parmi les innovations chronophages et inutiles, il est possible de citer les évaluations d’établissement, qui voient des groupes de travail plancher sur des sujets souvent abscons et effectuer des propositions qui, si elles ne vont pas dans le sens de ce qui est attendu, resteront lettre morte, ou l’utilisation des deux demi-journées de solidarité pour faire un deuxième jour de pré-rentrée afin d’allonger les conseils d’enseignement ou de faire d’autres groupes de travail souvent inintéressants. On trouve même des lycées où, pour pallier l’impossibilité de tenir des conseils de classe avec tous les professeurs étant donné le nombre de spécialités dans une même classe, on en vient à organiser des pré-conseils de spécialités pour qu’ensuite le vrai conseil ne se tienne qu’en comité restreint.

L’inflation de réunions résulte aussi du développement mal maîtrisé d’une école inclusive reposant essentiellement sur les épaules des professeurs. PAI, PPS, PPRE Gevasco, ESS… autant de sigles qui se traduisent par des heures de travail dont on peut légitimement s’interroger sur leur rapport avec le cœur de métier.

Certains personnels encadrants et penseurs de notre Ministère semblent considérer que les professeurs ne travaillent pas assez. Mais n’y a-t-il pas une certaine perversité à ajouter indéfiniment de nouvelles missions voire à faire brasser de l’air aux professeurs pour leur faire mériter leur (mirifique) traitement ?